Référencement et évaluation d’admission
Pour participer au programme, les individus peuvent être référés par les tribunaux, les Services à l’enfance, la Gendarmerie royale du Canada (GRC), les services sociaux et les organismes communautaires. De plus, tout citoyen peut également demander à participer au programme1.
Suivant la prise de contact, une évaluation d’une durée de 2 à 3 mois est réalisée à l’externe afin de déterminer si l’individu est un agresseur régressif et s’il est admissible à participer au programme. Le cas échéant, l’individu doit accepter de participer au processus de traitement et la famille doit aussi accepter que le contrevenant entreprenne le programme plutôt qu’il purge une peine de prison. Les cas d’agressions remontant à plusieurs années et les familles n’ayant plus de contacts avec le contrevenant (disparu, décédé, etc.) sont également acceptés. Le programme peut aussi impliquer les membres de la famille élargie1.
Le programme s’assure de tenir compte des aspects historiques, culturels et spirituels de la vie des participants. Peu importe la culture de ce dernier, celle-ci est respectée1. Dans le cas des participants autochtones, si ceux-ci le souhaitent, des Aînés peuvent offrir un volet lié à la culture traditionnelle1,2.
Déroulement du programme
Suivant l’admission au programme, un plan de traitement individuel et familial est créé1. Dans le cadre du programme, la première étape consiste à répondre aux besoins individuels de chaque participant (victime, contrevenant et autres membres de la famille) par l’entremise de rencontres individuelles avec la thérapeute du programme. Lors de ces rencontres, les aspects spirituels, affectifs, mentaux et physiques sont abordés1. En plus de la thérapie individuelle, des thérapies de groupe débutent également. La victime joint un groupe de victimes tandis que le contrevenant joint un groupe de contrevenants2.
Les groupes se rencontrent une fois par semaine pour une durée de trois à six heures. Après quelques séances, la thérapie en couple débute. Au départ, celle-ci ne comprend pas la victime et l’agresseur (la victime sera jumelée avec un autre membre de la famille tandis que le contrevenant sera jumelé avec les frères/sœurs de la victime et son/sa partenaire). Lorsque la victime est prête, des séances en dyade avec l’agresseur peuvent débuter. Les thérapies sont d’une durée de 20 à 25 heures par mois. Par ailleurs, bien qu’il soit plus gagnant que tous les membres d’une famille participent, ceux-ci n’y sont toutefois pas contraints1.
Pendant la période de traitement, le contrevenant n’habite plus avec sa famille par mesure de sécurité, mais, si elle l’accepte, le contrevenant peut y retourner graduellement, en commençant par de brèves visites. Celles-ci débutent habituellement 11 mois après le début du programme et se poursuivent jusqu’à ce que la famille soit prête à entamer l’étape suivante, soit des visites en soirée, entre 18 h et 22 h. Ensuite, le contrevenant peut rester dormir une nuit. C’est à ce moment que débute la thérapie familiale (qui inclut tous les membres de la famille). Si tout se déroule bien, le contrevenant sera en mesure de réintégrer complètement son milieu familial. Cela se fait habituellement entre le 12e et 13e mois de la thérapie. Vers le 16e et le 17e mois, la thérapeute diminue graduellement ses services jusqu’à ce qu’ils prennent fin complètement vers le 20e mois. Un suivi de 5 ans est offert afin de s’assurer que tout se passe bien au sein des familles1.
Pendant la durée de son traitement, le participant doit tout de même se rapporter à son agent de probation deux fois par mois. Des rapports destinés au tribunal sont produits par la thérapeute et l’agent de probation mensuellement1.