Qui est responsable de l’application du programme ou de la loi?
Étant donné qu’il s’agit d’une approche, les organismes communautaires travaillant avec des populations en situation d’itinérance peuvent se référer à celle-ci pour élaborer des programmes qui l’adoptent comme méthode d’intervention. Ainsi, à l’origine, cette approche a été proposée par la Calgary Homeless Foundation (CHF).
Le concept du « Logement d’abord » représente une philosophie qui peut guider une organisation ou une communauté engagée dans la lutte contre l’itinérance3. De plus, cette approche peut être spécifiquement considérée comme un programme lorsqu’elle est mise en œuvre en tant que modèle de prestation de services fournis par une agence ou un organisme gouvernemental2.
Détails concernant la population visée
Critères d’inclusion1 :
- Être une personne en situation d’itinérance (famille, personne en situation d’itinérance chronique et personne ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie).
Les personnes en situation d’itinérance épisodique ou chronique représentent les deux catégories les plus visées par cette approche2. Ces personnes sont plus vulnérables et ancrées dans la vie de rue. Leurs besoins sont plus complexes, et elles peuvent présenter des problématiques de santé mentale, physique, de toxicomanie et/ou être en situation de handicap. Leurs besoins en matière de services et de soutien sont donc plus importants1.
Il n’y a pas de critères d’exclusion particuliers pour cette approche1.
Fonctionnement du programme, de la loi ou de l’organisme
Cette approche est mise en œuvre à travers une intervention ou une approche ciblée comprenant les étapes suivantes1 :
- Proposer aux personnes en situation d’itinérance une option de logement locatif abordable et raisonnable dans leur communauté, sans condition liée à leurs mode de vie, comportement ou traitement spécifique ;
- Accorder aux personnes la possibilité d’exprimer leurs préférences quant au type et à l’emplacement du logement, en tenant compte des contraintes et des disponibilités des logements proposés ;
- Veiller à ce que les logements offerts présentent une qualité raisonnable ;
- Procéder au logement des personnes dans les délais les plus brefs possibles ;
- Fournir de manière continue des services et un soutien en matière de santé mentale, de santé physique, de toxicomanie, d’éducation et d’emploi aux personnes qui en ont besoin et qui souhaitent y participer.
Résultats attendus et observés
Les résultats attendus de cette approche sont les suivants1 :
- Amélioration de la qualité de vie des personnes en situation d'itinérance et de précarité ayant des besoins multiples ;
- Réduction progressive de leur dépendance aux services disponibles au fil du temps.
Coûts liés au programme ou à l’organisme
Diverses études ont conclu que l’approche traditionnelle de lutte contre l’itinérance engendre des coûts considérables et qu’il serait plus économique de fournir un logement et un soutien aux personnes en situation d’itinérance1.
Par exemple, les coûts mensuels moyens pour héberger des personnes sans abri s’élèvent à 1937 $ pour un lit dans un refuge, à 4333 $ dans une prison provinciale et à 10 900 $ pour un lit d’hôpital. En comparaison, les suppléments de loyer pour la ville de Toronto s’élèvent à 701 $ par mois, tandis que les logements sociaux coûtent en moyenne 199,92 $ par mois1.
Investir dans cette approche permettrait de réaliser des économies annuelles de 22 000 $1. Ces chiffres mettent en évidence la rentabilité potentielle d’allouer des ressources pour fournir un logement stable aux personnes en situation d’itinérance, plutôt que de supporter les coûts élevés associés à des services temporaires tels que les refuges, les prisons ou les hôpitaux.
Financement
Le gouvernement du Canada finance cette approche.
À la suite du renouvellement de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance en mars 2013, un engagement financier de 119 millions de dollars était compris dans cette entente1.