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Centre de guérison Waseskun


Résumé

Fondé en 1988, le Centre de guérison Waseskun est à la fois une maison de transition et une prison à sécurité minimale. Son objectif principal est de favoriser la réinsertion sociale des hommes adultes autochtones. Le centre accueille des contrevenants provinciaux en libération conditionnelle, des contrevenants fédéraux bénéficiant d’une mise en liberté, ainsi que des individus provenant de pénitenciers à sécurité minimale. Pour atteindre ses objectifs, le centre utilise une approche de guérison holistique, qui inclut l’enseignement spirituel et culturel pour aider les participants à réintégrer leurs communautés. De plus, des formations professionnelles sont offertes pour assurer un soutien communautaire continu.

Thèmes

Cultures autochtones
Cycle de la délinquance
Mots-clés
Autochtones, centre de guérison, maison de transition, réinsertion sociale, approche de guérison holistique, enseignement spirituel, enseignement culturel, communautés, formations professionnels, soutien communautaire continu.

Description

Nature / type
Organisme
Date d’adoption, de création et d'entrée en vigueur

Le Centre de guérison Waseskun a été incorporé en 19881,2,3.

Responsabilité du programme, de la loi ou de l'organisme

Le Centre de guérison Waseskun est responsable de dispenser ses services à sa clientèle. Il est affilié aux Services correctionnels du Canada (SCC) et aux Services correctionnels du Québec (SCQ)1,2,3.

Lieu
Canada, Québec
Spécifications lieu
Canada, Québec, Saint-Alphonse-Rodriguez

Objectifs

Objectif du programme, de la loi ou de l’organisme

L’objectif principal de l’organisme est de faciliter la guérison holistique des contrevenants autochtones afin de favoriser leur réinsertion au sein de leurs familles, de leurs communautés et de leurs nations1,2,3,4.

Initiative du programme, de la loi ou de l'organisme

Le Centre de guérison Waseskun a été créé dans le but d’offrir un traitement adapté aux contrevenants autochtones, lesquels sont surreprésentés dans le système carcéral. Tel que l’ont démontré les chiffres de 2008, « les Autochtones représentent 2,5 % de la population canadienne et 17,8 % des détenus sous responsabilité fédérale »4. De plus, le Centre est le seul pavillon de ressourcement à l’est du Manitoba4,5.

Assise théorique du programme, de la loi ou de l'organisme

L’organisme repose ses interventions sur l’approche holistique, et plus précisément, sur les principes de la roue de médecine, des cultures autochtones et de la spiritualité1,3,4. La roue de médecine englobe quatre dimensions, ce qui favorise la création d’une plus grande stabilité et d’une harmonie entre les aspects physiques, émotionnels, mentaux et spirituels de la vie des individus1.

Conceptualisation de la réinsertion sociale

La réinsertion sociale passe par la guérison holistique du contrevenant ainsi que par la réalisation d’un processus d’acceptation des responsabilités en lien avec les actes commis, de même que par la compréhension des conséquences sur eux-mêmes, leurs victimes, leurs familles et leurs communautés1,3. La réinsertion sociale est également favorisée par la reconstruction de leurs liens avec leur famille et leur communauté ainsi qu’en continuant de les soutenir en communauté après leur peine3,6,7.

Moyens utilisés pour atteindre la réinsertion sociale

Pour atteindre la réinsertion sociale, laquelle passe par la guérison holistique, les principaux moyens employés comprennent notamment la mise en place d’un plan de guérison qui implique le cheminement individuel du participant avec l’aîné et les accompagnateurs, les enseignements culturels et spirituels offerts par le Centre pour aider les participants à réintégrer leur collectivité, les cercles, les rencontres individuelles, les séances thérapeutiques, les comités, les tâches, les sorties et les formations académiques3.  

Fonctionnement

Qui est responsable de l’application du programme ou de la loi?

Dans le cadre de l’application des différents services offerts par le Centre de guérison Waseskun, plusieurs acteurs sont impliqués dans les différents volets1,6,9. Pour le premier volet, soit la sélection des candidats potentiels, ce sont des agents de probation, des agents de libération conditionnelle, des aînés, des conseillers spirituels et des agents de liaison autochtones qui en sont responsables6. Pour ce qui est du deuxième volet, soit la thérapie familiale et le séjour au Centre, ce sont les intervenants du Centre qui en sont responsables. Enfin, quant au dernier volet, la mise en place d’un support communautaire postpénal est sous la responsabilité des intervenants de première ligne des communautés autochtones ou des centres urbains dans lesquels vivent les individus suivant leur séjour à Waseskun1,6,7.

Population visée
Hommes
Population carcérale
Autochtones
Détails concernant la population visée

Critères d’inclusion:

  • Être un homme ;
  • Être autochtone ;
  • Être âgé de 18 ans et plus ;
  • Purger une peine sous responsabilité fédérale ou provinciale ;
  • Être motivés et sérieux en ce qui a trait au processus de guérison.

Critères d’exclusion:

  • Ne pas avoir complété sa période de désintoxication ;
  • Requérir des soins psychiatriques constants ;
  • Requérir des soins médicaux ou palliatifs constants, tels que la dialyse et la chimiothérapie ;
  • Être en traitement de Méthadone ou de Suboxone ;
  • Avoir une ordonnance de supervision à long terme ;
  • Être activement lié à une organisation criminelle ou à un groupe (gang) ;
  • Présenter un risque ingérable pour la communauté. 
Fonctionnement du programme, de la loi ou de l’organisme

Processus d’application et de sélection

À travers des consultations avec des aînés et des agents de gestion de cas dans les prisons, le personnel du Centre de guérison Waseskun identifie les candidats répondant aux critères d’admissibilité aux services et programmes offerts par le Centre. Ils prennent ensuite contact avec ces candidats pour vérifier leur intérêt à intégrer le Centre et à s’impliquer dans un processus de guérison. Ensuite, le contrevenant doit remplir un formulaire et rédiger une lettre exprimant les raisons pour lesquelles il désire y être admis ainsi que les problématiques à travailler. Enfin, les agents de libération conditionnelle, de probation ou communautaires s’occupent de recommander le contrevenant au Centre3,6,7.

Programme de guérison holistique Waseya

Dès qu’ils sont sélectionnés, le processus de reconstruction du cercle familial est débuté, et ce, en préparant les candidats à intégrer le Centre. Ensuite, des séances intensives de guérison d’une semaine ont lieu au Centre de guérison de thérapie familiale et communautaire (endroit séparé du site principal). Lors de ces séances, le contrevenant est préparé à prendre part à une conversation honnête et ouverte avec son cercle familial. Le programme permet à la famille du résident de séjourner à Waseskun pendant neuf semaines. Durant cette période, la famille peut participer aux programmes portant sur les problèmes liés au passé criminel du résident et elle sera en mesure de constater les progrès personnels qu’il a accomplis. En outre, les membres de la famille pourront s’assurer que les objectifs familiaux trouvent écho dans le plan de libération. Les séances de guérison sont guidées par les aînés et les guérisseurs. Ils ont l’occasion de discuter de leurs émotions, des sources de stress et de conflits pouvant être générées par la restauration du cercle3,4,6,7

Le résident progresse sur le sentier de guérison selon différentes étapes, soit1 :

  • « Allumer le feu » : Cette période se fait dès l’arrivée du contrevenant. Celui-ci doit être en retraite personnelle pour une période de 4 à 7 jours. Il est amené à réfléchir aux raisons de sa présence au Centre, aux aspects à travailler durant son séjour et à ce qu’il intègrera à son plan de guérison. Durant cette période, le nouveau résident n’interagit pas avec les autres résidents.
  • « Attendre à l’orée du bois » : Cette période suit la période de retraite et débute lorsque le résident présente son plan de guérison à ses frères et au personnel dans le cadre d’un cercle communautaire.
  • Les sentiers 1 à 4 : Une fois la deuxième étape franchie, le résident progressera à son rythme à travers les 4 sentiers en débutant par le « sentier 1 ». En fonction de ses besoins et de sa démarche de guérison, la progression du participant l’amènera à travailler sa guérison de plus en plus en profondeur.  

Les 10 composantes et thématiques abordées durant les cercles, les rencontres individuelles, les sessions thérapeutiques, les formations académiques et les programmes traditionnels et culturels sont1 :

  • Le pouvoir et le contrôle ;
  • Les relations saines ;
  • Les comportements qui créent une dépendance et leurs causes sous-jacentes ;
  • Les racines de la colère ;
  • L’enseignement des compétences ;
  • Santé et bien-être ;
  • Rôle parental ; 
  • Les traditions ; 
  • La culture autochtone ;
  • Spiritualité.   

Soutien communautaire et postpénal 

Cet organisme, en collaboration avec le centre de formation Mizheekay, continue d’accompagner le contrevenant tout en offrant des formations de compétences professionnelles pour acquérir de nouvelles habiletés. Ces formations permettent de s’ajuster à la vie communautaire une fois de retour à la maison, tout en suivant un plan de guérison. Plusieurs formations sont également offertes dans les domaines de la cuisine, de la maintenance, de la construction et d’autres domaines (lorsque les ressources sont disponibles)3.

Des intervenants continuent d’accompagner le contrevenant lors de son retour au sein de sa communauté autochtone. Si le résident du centre habite en milieu urbain, Waseskun offre des formations, des stratégies et du support aux organismes autochtones des villes des résidents, notamment les centres d’amitié autochtone3,6,7.

Le Centre de guérison est affilié au SCC et aux SCQ et travaille en étroite collaboration avec les différentes communautés autochtones du Québec, de l’Ontario, des provinces maritimes et des autres provinces du Canada incluant le Nord québécois1.

Résultats attendus et observés

Résultats attendus3,6 :

  • Une réinsertion sociale des participants ;
  • Une prise de conscience par rapport aux actes commis ;
  • L’acceptation de la responsabilité des actions ;
  • Une compréhension des conséquences sur eux-mêmes, sur les victimes, sur leurs familles et sur leurs communautés ;
  • Le développement d’habiletés pour mener un mode de vie sain et atteindre leur plein potentiel ;
  • La réparation, par le participant, des liens familiaux brisés par sa peine d’incarcération ;
  • L’amélioration du soutien du participant en communauté, lequel passe essentiellement par la famille.

Résultats observés4,7 :

  • « Le processus de guérison utilisé à Waseskun fonctionne, et les gens se rendent compte qu’ils peuvent se guérir. Puisqu’ils ont acquis les outils dont ils ont besoin pour se guérir, ils apportent cette connaissance avec eux lorsqu’ils réintègrent la collectivité. De retour dans la collectivité, ils peuvent communiquer cet apprentissage. La vision de Waseskun de réadapter les gens avant leur réinsertion sociale devient ainsi une réalité »4 ;
  • La première année du projet « Reconstruire le cercle » était occupée et un succès pour le Centre de guérison Waseskun7.
Financement

En 2022, le Centre de guérison a reçu une subvention de 445 218 $ sur trois ans afin d’aider à la mise en place du projet « Reconstruire le cercle familial » dans le cadre du « Programme de soutien aux services pour contrer la violence conjugale et familiale en milieu autochtone »8.

Les programmes du Centre de guérison Waseskun sont financés par le ministère de la Sécurité publique (MSP). Plus précisément, en 2019-2020, un montant de 15 493 $ lui a été remis pour le programme de guérison holistique Waseya. Depuis 2019, l’organisme a également une entente avec le MSP d’un montant global de 1 393 759 $ pour ses services d’hébergement9.

Évaluation

Existence d’une évaluation

Non.

Références

Références citées
  1. Centre de guérison Waseskun. (s. d.). https://web.archive.org/web/20230401045033/https://waseskun.net/fr/home/home-2/
  2. Sarwer-Foner, B. (s. d.). Les Autochtones et le système de justice pénale. Association des services de réhabilitation sociale du Québec. https://asrsq.ca/revue-porte-ouverte/autochtones-systeme-justice-penale/centre-guerison-waseskun
  3. Centre de guérison Waseskun. (2015). Un trajet personnel, une communauté de guérison. https://cd75164f-24c8-4ae4-b668-f81b92433b57.filesusr.com/ugd/70ded6_b4bfb0e353cc46ea94b9af7503632cf4.pdf
  4. Sécurité publique Canada. (2022). Le Centre de guérison Waseskun, un milieu thérapeutique efficace (historique, leçons et observations). Gouvernement du Canada. https://www.securitepublique.gc.ca/cnt/rsrcs/pblctns/wsskn-hlng-cntr/index-fr.aspx
  5. Brouillette, É. (2021). Pour guérir au lieu de simplement punir : Centre Waseskun. L’action. https://www.laction.com/article/2021/05/25/pour-guerir-au-lieu-de-simplement-punir
  6. Centre de guérison Waseskun. (2018). Le Cercle de Waseskun : Hiver 2017-2018. https://cd75164f-24c8-4ae4-b668-f81b92433b57.filesusr.com/ugd/70ded6_4f873c71285e472f8351e5afad17f01b.pdf
  7. Centre de guérison Waseskun. (2019). Le Cercle de Waseskun : Hiver/printemps 2018-2019. https://cd75164f-24c8-4ae4-b668-f81b92433b57.filesusr.com/ugd/70ded6_de5e1aa5ad9b4addab77a5b37eb9ac79.pdf
  8. Lafortune, S. (2022). Le centre Waseskun obtient plus de 445 000 $ pour contrer la violence conjugale et familiale en milieu autochtone. Mon Joliette. https://monjoliette.com/le-centre-waseskun-obtient-plus-de-445-000-pour-contrer-la-violence-conjugale-et-familiale-en-milieu-autochtone/
  9. Ministère de la Sécurité publique. (2020). Étude des crédits 2020-2021. Gouvernement du Québec. https://www.securitepublique.gouv.qc.ca/fileadmin/Documents/ministere/diffusion/etudes_credits_2020-2021_renseignements_particuliers_tome1-2-3.pdf  
Contact et personne-ressource

Centre de guérison Waseskun

1 rue Waseskun, Boîte postale 1159, Saint-Alphonse-Rodriguez, QC, JOK 1W0

Téléphone : 450-883-2034

Télécopieur : 450-883-3631

Courriel : staff@waseskun.net

Dernière modification
Apr 30, 2024